On s’était dit rendez-vous dans 9 ans : les gymnastes Paul Degouy et Benoît Caranobe
Ils sont... gymnastes dans des clubs de Seine-Saint-Denis. Ils font peut-être partie de cette "génération 2024"qui aura la chance d’entrer dans le stade de France au cœur de la délégation française, si Paris obtient les Jeux. Mais ils ont aussi grandi et grandiront encore grâce aux conseils de leurs aînés. ..., ce sont les gymnastes Paul Degouy et Benoît Caranobe qui sont à l’honneur cette semaine. (lundi 15/06/2015)
GYMNASTIQUE
Paul Degouy est une des grandes promesses de la gymnastique tricolore. Entre un entraînement et ses révisions – il passe le bac S cette année – ce Noiséen rêve d’une participation aux Jeux. Sacré champion de France juniors en mars, il a comme grand modèle Benoît Caranobe, ancien du club, qui a décroché le bronze au concours général individuel des Jeux de Pékin 2008.
- Paul Degouy, 18 ans, gymnaste au club de Noisy-le-Grand
« J’aimerais tant que ces Jeux se déroulent à Paris et en Seine-Saint-Denis. Déjà s’ils se déroulent en France, ce serait exceptionnel. Mais là, sur mon département, devant mes proches, ce serait encore plus grandiose. Les Jeux, surtout pour des disciplines non professionnelles comme la gymnastique, c’est la consécration pour un athlète.
C’est pour cela qu’on travaille tous les jours. Ma progression normale voudrait justement que je sois au top en 2020 ou 2024. Mais je ne m’interdis rien avant. Ma devise : rien n’est impossible. Noisy-le-Grand, c’est un club où je m’entraîne depuis l’âge de 12 ans. J’y suis arrivé via mon tout premier entraîneur, Gilles Loiselet, qui m’a mis en contact avec mon entraîneur actuel, Frédéric Jay. C’est aussi à Noisy-le-Grand que j’ai fait la connaissance de Benoît Caranobe.
C’est mon grand modèle. Ce qu’il a fait aux Jeux de Pékin, dans une discipline aussi dure que le concours général (les 6 agrès), est exceptionnel. En plus, sa médaille ne l’a pas changé. C’est quelqu’un de très généreux, qui m’a beaucoup apporté, par son expérience et son regard sur les Jeux. Et même si je le vois moins depuis que je m’entraîne à l’INSEP (depuis 2012), il m’a beaucoup marqué. »
- Benoît Caranobe, ancien de Noisy-le-Grand gymnastique, médaille de bronze à Pékin au concours général individuel
« Des Jeux en Seine-Saint-Denis ? Comment ne pas les soutenir quand on est ancien sportif de haut niveau ? J’espère de tout cœur que ça pourra se faire. Et j’aurais tellement aimé les vivre en tant qu’athlète, même si les voyages lointains pour certains Jeux ont aussi leur côté attrayant. Il n’y a pas de grand mystère : les Jeux pour un gymnaste, c’est le Graal. Pensez donc, c’est un des plus anciens sports olympiques (de l’ère moderne) ! Et sur ces Jeux, c’est vrai que j’espère bien voir Paul Degouy.
Comme on est du même club, je me tiens régulièrement informé de ses performances. Il a tout pour réussir : des qualités athlétiques indéniables mais surtout, un mental d’acier que d’autres jeunes n’ont peut-être pas. Avec ça, il a une maturité incroyable. Si je devais lui trouver un seul défaut, je dirais qu’il est surmotivé, ce qui peut aussi parfois jouer des tours. Après, il faut s’inscrire dans la durée. Ce n’est pas parce qu’on est le meilleur à son âge qu’on y arrive à coup sûr. Là, il vient tout juste de passer de juniors à seniors. C’est une année un peu bâtarde, d’adaptation. Ce n’est pas forcément l’année où on fait le plus de résultats, même si, on ne sait jamais... Car il faut digérer les nouveaux éléments qu’on vient d’intégrer à son programme, prendre un peu de plus de risques. Mais je ne m’en fais pour Paul, il est fort partout. »
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